A plus de 70 ans, une nouvelle défaite sur
le terrain judiciaire.
Toi qui t’es, à ta manière, toujours battue
contre l’injustice, te voilà reléguée pour le restant de ta vie dans un
appartement miteux que tu n’as pas choisi. Avec mon frère à ta charge, malgré
son début de calvitie…
Des faux témoignages et des certificats de
complaisances auront ce coup-ci suffi pour te condamner une dernière fois à ta
condition de miséreuse. Tu es une déchue, tu appartiens aux damnées !
Mais tu n’as jamais troqué ta conscience
contre le moindre avantage matériel, tu n’es pas rentrée dans quelque
coterie ou réseau pour obtenir des faveurs, des passe-droits. Tu n’as pas vendu
ton âme au diable ! Tu n’as pas non plus bénéficié de la solidarité
familiale qu’on trouve quand on est « chez soi », sur « sa terre ».
Et pour cause, tu es « de partout et nulle part à la fois » comme tu me l’as
si souvent répété. Une éternelle errante…
Grâce à toi, j’ai vu que les beaux et
grands discours ne résistaient pas longtemps à la trivialité du quotidien. Il
est plus facile de déclamer que d’aider, simplement et concrètement, celle qui
tombe.
Le prix de l’honneur et de la liberté,
peut-être.
Pour ça, je suis fier d’être ton fils.
Eh ! vous, les belles âmes, s’il vous
plait, ne me parlez plus de justice !
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